Est-ce que tout le monde peut devenir hypnothérapeute en France ?

Découvrez les étapes, qualités et formations nécessaires pour exercer l’hypnothérapie.

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UN MÉTIER EN PLEINE EXPANSION 

L’hypnose thérapeutique s’est largement diffusée en France. D’abord cantonnée au spectacle, elle est désormais présente à l’hôpital, dans les cabinets médicaux et en psychothérapie. Les patients en font de plus en plus la demande, séduits par une approche complémentaire qui a montré son efficacité notamment dans la gestion de la douleur, de l’anxiété ou des troubles fonctionnels.

Dans ce contexte, de nombreuses personnes souhaitent devenir hypnothérapeutes. Mais le cadre légal et les conditions d’accès à la profession restent flous, d’où l’importance de clarifier ce qu’il est réellement possible de faire.

 

LE CADRE LÉGAL ACTUEL EN FRANCE 

Le titre d’hypnothérapeute n’est pas protégé : il n’existe pas de diplôme d’État spécifique. En théorie, n’importe qui peut s’installer comme praticien. Cela explique la diversité des profils et des formations disponibles.

Cependant, la loi distingue deux cas :

  • Les professionnels de santé (médecins, psychologues, infirmiers, sages-femmes, kinés, dentistes, etc.) : ils peuvent utiliser l’hypnose comme un outil thérapeutique complémentaire, dans le cadre de leurs compétences légales.
  • Les praticiens hors cadre médical : ils ne peuvent ni poser de diagnostic, ni prescrire de traitement, ni prétendre « soigner » une maladie. Leur pratique se limite à l’accompagnement du bien-être (gestion du stress, confiance en soi, relaxation).

La justice a rappelé à plusieurs reprises qu’exercer l’hypnose comme une thérapie médicale sans être soignant pouvait relever de l’exercice illégal de la médecine.

 

QUI PEUT SE FORMER À L'HYPNOSE ? 

En pratique, les formations en hypnose sont ouvertes à tous, mais leur contenu et leurs exigences varient.

  • Les universités réservent leurs diplômes (ex. : hypnose médicale, hypnoanalgésie) aux soignants.
  • De nombreux organismes privés accueillent aussi bien des professionnels de santé que des personnes en reconversion.

Le risque d’une formation ouverte sans prérequis médicaux est évident : l’hypnose peut faire émerger des émotions ou souvenirs traumatiques que seul un professionnel formé à la psychologie ou à la médecine saura gérer.

C’est pourquoi l’ADETAP a fait le choix de former exclusivement des professionnels de santé. Cette exigence garantit que les praticiens formés possèdent déjà une base clinique solide et connaissent leurs responsabilités légales.

 

LES COMPÉTENCES NÉCESSAIRES POUR PRATIQUER L'HYPNOSE THÉRAPEUTIQUE 

Être hypnothérapeute ne se résume pas à apprendre des techniques d’induction. La pratique suppose :

  • Un socle théorique : c’est celui dont tout soignant formé et diplômé dispose.
  • Des compétences relationnelles : écoute active, empathie, alliance thérapeutique.
  • Une éthique rigoureuse : respect du secret, consentement éclairé, conscience de ses limites.

Un praticien responsable doit savoir reconnaître quand orienter un patient vers un professionnel de santé adapté, plutôt que de s’aventurer sur un terrain qui dépasse ses compétences.

 

QUELLE FORMATION CHOISIR ? 

En France, deux grandes options existent :

  • Diplômes universitaires (DU, DIU) : réservés aux soignants, adossés à des facultés de médecine. Ils apportent un cadre scientifique et une reconnaissance académique.
  • Formations privées : nombreuses, de qualité variable. Certaines sont sérieuses, d’autres beaucoup moins.

Pour évaluer une formation, plusieurs critères sont essentiels :

  • public visé (soignants ou tout public),
  • contenu scientifique et clinique,
  • volume d’heures et place de la supervision,
  • expérience des formateurs (souvent médecins )
  • cadre déontologique clair.

Chez ADETAP, les parcours modulaires associent théorie, pratique encadrée et supervision, avec un accent mis sur la déontologie.

 

CONCLUSION : TOUT LE MONDE PEUT-IL DEVENIR HYPNOTHÉRAPEUTE ? 

En théorie, l’accès est ouvert car le métier n’est pas réglementé. Mais en pratique, tout le monde ne devrait pas le devenir : sans formation médicale ou paramédicale solide, le risque est grand de dépasser ses compétences et de mettre les patients en danger.

Pour les médecins et paramédicaux, l’hypnose doit rester un outil complémentaire puissant, validé dans plusieurs indications, à condition de s’y former sérieusement. Pour les autres profils, l’accès est davantage aventureux et périlleux et demande une vigilance accrue dans le choix de la formation et un strict respect de l’éthique.

L’avenir de l’hypnose thérapeutique en France passera par une structuration accrue de la profession, afin de garantir la qualité des pratiques et la sécurité des patients.